Séries sétoises : l’envers du décor

Devenus des fans inconditionnels de Demain nous appartient et Candice Renoir, les téléspectateurs sont loin de se douter de l’environnement dans lequel sont fabriquées les séries sétoises. En 2019, je visitais les coulisses pour un dossier publié dans le magazine de la ville de Sète.

“On se dépêche s’il vous plaît, on a une jeune femme coincée sous une planche” lance le réalisateur. La jeune femme en question est une actrice de Candice Renoir, série à succès installée à Sète depuis 2012. La scène se déroule un vendredi matin dans la forêt des Pierres blanches autour de la découverte d’un corps. “Un tournage difficile” en raison du vent et de la pluie qui menace le Mont Saint-Clair. Derrière les caméras : des cadreurs, ingénieurs du son, techniciens de régie, assistants habillés avec des manteaux épais, gros pantalons et chaussures de rando pour les mieux équipés. Avec ses bottes roses, Cécile Bois, alias Candice, est reconnaissable entre tous. Malgré une scène où la tension est palpable, l’ambiance est plutôt décontractée. Après le tournage de plusieurs plans, la quarantaine de personnes déménage au niveau de la crique de l’Anau pour une autre scène qui devrait se terminer par une chute…

Une journée de tournage, 6 minutes à l’écran

Sur une journée de tournage de Candice Renoir, les téléspectateurs ne voient pas plus de six minutes à l’écran. Alors, forcément, ce qui se trame en coulisses reste bien caché. “Ils ne savent rien en fait de tout ce que ça demande en termes de préparatifs et de travail” répond Olivier Cabassut, un Viassois qui tient le rôle du lieutenant Marquez. “Souvent, les gens qui viennent sur les tournages sont surpris qu’il y ait autant de monde et du temps que ça prend. Mais si on refait quinze fois la même scène, ça ne veut pas dire qu’on a été mauvais les quatorze fois précédentes” sourit Yeelem Jappain, Valentine dans la série. “Entre ce que l’on tourne et ce que les gens voient, les trois quart disparaissent” confirme Olivier Bourdon, le directeur de production.

À l’intérieur du “cube” de DNA

C’est dans une ambiance plus feutrée que l’on retrouve l’équipe de Demain nous appartient. Rendez-vous avenue du Maréchal Juin dans les studios de la société Telsète pour retrouver l’équipe de DNA. Pour assister au tournage, il faut pénétrer dans le “cube” où sont installés plusieurs lieux emblématiques de la série. Derrière un mur, la maison des Moreno où se joue une scène de famille. La cuisine rouge, le canapé d’angle, on retrouve le décor vu à la télévision. Une version “Ikea” où Sylvain, Christelle et Jessica sont entourés par une dizaine de personnes dont des assistants comme Marine, casquette sur la tête, qui s’occupe de la mise en scène et William qui s’assure du bon réglage des caméras. “Il faut essayer de se fondre dans le décor, notamment lors des premières prises où l’on est proche des acteurs pour leur souffler le texte en cas d’oubli” chuchote Marc, coach comédien, avant que Pascal, le réalisateur, ne lance le fameux “action”.

3 équipes, 26 minutes par jour

La pause déjeuner est assurée sous une grande tente dressée dans l’entrepôt de cette ancienne usine d’embouteillage. C’est là que se croisent les différentes équipes qui filment la série. C’est une particularités de DNA : pour filmer 26 minutes par jour, il faut trois équipes avec chacune son réalisateur. À table, Lorie Pester, qui joue le rôle de Lucie Salducci, nous en dit plus sur son emploi du temps. “On se lève très tôt et on se couche très tard. En général, on vient me chercher vers 6 h 40 et on me ramène à 21 h”. “Il n’y a pas vraiment de plage horaire vu que ça dépend des scènes à jouer mais les journées sont longues” résume Arnaud Henriet, Sylvain Moréno pour les intimes.

“Compliqué de tourner au Spoon”

Le rythme de DNA impose de tourner régulièrement dans les locaux de Telsète. Même le Spoon, le café de Sète devenu célèbre, a été reproduit en studio. “Ça devenait compliqué de tourner au Spoon avec tous les fans qui venaient voir les acteurs” précise Marc, le coach comédien. L’extérieur reste néanmoins indispensable comme lors du tournage de la collision du bus qui a tenu en haleine les fans sur plusieurs épisodes. Une centaine de personnes avaient été mobilisées dont de vraies infirmières et de vrais pompiers. “Pour cette intrigue, j’étais maintenue dans le vide avec des harnais donc c’était physiquement très éprouvant. On n’avait pas vécu de drame collectif comme celui-là”, témoigne Juliette Tresanini, alias Sandrine Lazzari.

Pour Candice Renoir, les équipes font souvent le choix de décors naturels. Comme cet appartement loué quai Adolphe Merle fin novembre et totalement réaménagé. Avec des réactions différentes selon les Sétois. “Il y a ceux qui ne veulent pas voir ce qui s’y passe parce qu’on peut avoir des scènes de meurtres et ceux qui veulent regarder jouer Cécile” commente Olivier Bourdon. Une chance pour eux d’approcher d’un peu plus près un personnage qu’ils connaissent très bien à l’écran. Aussi bien que l’actrice elle-même ? “Je pense qu’ils connaissent très bien Candice mais il faudra toujours que je garde un temps d’avance sur eux pour pouvoir continuer à les surprendre” rassure Cécile Bois.

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